Les boissons locales connaissent un véritable engouement auprès des consommateurs qui se détournent de l’industriel. Le nombre de brasseries artisanales a explosé en France et dans la Vienne. Sans nous faire mousser, il faut reconnaître que notre terroir compte désormais une belle carte de « craft beers ». À vous la si jouissive première gorgée de bière…
La Brasserie de Bellefois
• La pionnière : La Brasserie de Bellefois
En 2003, bien avant la grande tendance actuelle des micro-brasseries maxi-saveurs, Pascal Pouilly décide de reconvertir une vieille ferme de Neuville-de-Poitou en fabrique indépendante. Durant une dizaine d’années, l’enfant du pays sera le seul vrai brasseur de la région. Aujourd’hui solidement ancré, l’ancien ingénieur peut s’enorgueillir chaque année de produire 2000 hectolitres et de faire visiter (gratuitement) son antre à 2500 personnes. Un restaurant attenant à la brasserie a ouvert en 2007. Au menu : recettes à base de bière et même un pain à base de malt d’orge. Devant le succès de ce dernier, l’idée d’une boulangerie s’est concrétisée l’année suivante. Hormis les éditions spéciales en mars, en été et à Noël, Bellefois propose quatre bières dont les noms honorent l’histoire du Poitou et ses grandes batailles : La 507 Clovis, bataille de Vouillé (blanche au blé, douce et pétillante), La 732 Charles Martel, bataille de Moussais (au malt d’orge, robe dorée), La 1356 Jean Le Bon, guerre de Cent Ans (blonde à la robe voilée), La 1356 Prince Noir, guerre de Cent Ans (rousse au malt d’orge). Sans oublier la petite nouvelle créée pour la marque identitaire poitevine DD du Pwatoo, La Mousse à Ki ? Une blonde savoureuse, souple et fruitée.
En vente à la Maison du Tourisme et du Terroir de Poitiers de 2,50€ les 33 cl à 5,30€ les 75 cl
• La plus rock’n’roll : Les Pirates du Clain
À l’été 2016, trois amis piratent les locaux des Usines Nouvelles de Ligugé pour laisser libre cours à leur créativité houblonnesque. Sur les bords de la rivière Le Clain, le trio n’a de cesse de proposer des goûts originaux et atypiques. Au gré de son inspiration, des brassins uniques, limités à 2000 bouteilles, font régulièrement leur apparition. Toutes refermentées en bouteille, les mousses ne sont ni filtrées, ni pasteurisées, mais vivantes, évoluant avec le temps. Brunes fatales, blondes piquantes, ambrées impolies ou I.P.A. sophistiquées portent des noms évocateurs : La Rasade, La Bourre-Pif ou encore Libertalia.
En vente à la Maison du Tourisme de la Vienne : une blonde, une sèche amère agrumes, une brune, une maltée, une triple, une blanche, une double épicée fruitée. De 3,10€ à 3,90€.
• La plus historique : Bières de Montmorillon (label AB)
Sur le site d’un moulin à papier du 17e siècle, dans la commune de Saulgé voisine de Montmorillon, le comte de Miramas crée une brasserie dès 1843. Développée successivement par trois familles sur les rives de la Gartempe, la marque Bières de Montmorillon atteint son apogée en 1931. Elle sera même la plus vendue de la France libre durant l’occupation allemande. En 1963, l’industrialisation sonne le glas de la célèbre enseigne, l’entreprise n’ayant pas les moyens de se moderniser pour rester compétitive. En 2015, le jeune entrepreneur François Guillon décide de redonner leur bière aux habitants de Montmorillon. C’est ainsi que, depuis quelques mois, le breuvage est de nouveau produit sur son terroir, zone de la Barre. Tous les ingrédients utilisés sont bio. La cuvée blonde, fruitée et très légèrement amère, a rapidement été suivie d’une blanche, douce et désaltérante.
En vente à 3,10€ la bouteille de 33 cl à la Maison du Terroir de la Vienne.
ET AUSSI
Enfin, je souhaite vous faire découvrir deux bières d’étiquette estampillées Pays du Futuroscope, respectivement ambassadrices de Poitiers et La Roche-Posay.
• Grâce à son entreprise Bières Artisanales Françaises (BAF) basée à Fontaine-le-Comte, Stéphane Peruchon s’est mué en « distributeur de BAF » ! Son objectif avec La Pictave : créer une « binouze » dont le nom se rattache à la ville de Poitiers. Chose faite en 2015. Vous allez en prendre une ? Tirant son nom des Gaulois qui habitaient la région, la boisson maltée est produite à la Brasserie de Bellefois. Dans la famille Pictave, outre les nombreuses cuvées spéciales, je demande : l’ambrée au subtil goût de caramel, la blonde finement pétillante à la fraîcheur d’agrumes (idéale sur du melon, du farci poitevin ou du Chabichou), la Chouïa blanche aromatisée avec du gingembre et du citron, parfaite à l’heure de l’apéro.
En vente à la Maison du Terroir de la Vienne à Poitiers : 2,45€ la bouteille de 33 cl et 4,15€ la bouteille de 75 cl.
• Tout a commencé avec un biscuit aux graines de sésame, Le Posoy. Enfant, Didier Ryckewaert en mangeait chez sa grand-mère. Cette dernière lui a transmis la recette. Adulte, alors que tous ses amis raffolent de la gourmandise familiale au point de demander où se la procurer, Didier a l’idée de la commercialiser. C’est aujourd’hui LA spécialité de La Roche-Posay. Fabriqué artisanalement, ce gâteau est parfait pour tremper dans le café ou accompagner les desserts. Il se marie également très bien avec l’orge et le houblon. Qu’à cela ne tienne, contact est pris avec L’Atelier de la Bière, dans le Berry limitrophe. Ainsi naît La Posoyse, bière naturelle de La Roche-Posay, en trois versions.
En vente à la Maison du Tourisme de la Vienne à Poitiers : la cuvée ambrée ou blanche à 3,90 euros la bouteille. Le paquet de biscuits Le Posoy (100g) 3,50 euros.
Au fait, saviez-vous que la mousse empêche le liquide de déborder ? Trinquons à vos joyeuses vacances au Pays du Futuroscope !
À déguster avec modération. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.
Photo de une : La Pictave ©Agence Huit Design
